La naissance de Sherlock Holmes

mardi 29 mars 2016

Où se trouve Sherlock Holmes ?...

Dans l'Aventure de l’homme à la lèvre tordue, le docteur Watson, pour aider une amie de sa femme, descend dans une fumerie d’opium.

Là il y trouve Holmes sous le déguisement d’un vieil homme.

-Je suppose, Watson, dit Holmes, que vous vous imaginez que j’ai ajouté l’opium aux injections de cocaïne, ainsi que toutes mes autres faiblesses que vous avez bien voulu m’attribuer avec votre diagnostic médical.
En fait, je suis ici pour retrouver un ennemi, et je me retrouve au coeur d’une surprenante enquête.

En 1859 Gustave Doré, l'illustrateur des Contes de Perrault et le journaliste Jerrold Blanchard explorèrent la cité de Londres, le Londres des bas-fonds, comme le Londres aristocratique. Ils en tirèrent un livre illustré de gravures, comme un reportage photographique.


Nous nous trouvons ici dans la fumerie d’opium où Watson a rencontré Holmes déguisé. À gauche il y a un homme avec une béquille qui nous regarde. Serait-ce Sherlock Holmes ?.

Where is Sherlock Holmes in the opium den ?

In the Adventure of the man with the twisted lip, Dr Watson, to help a friend of his wife, get down in an opium den.

There he found his fellow Holmes disguised as an old men.

I suppose, Watson, said Holmes, that you imagine that I have added opium smoking to cocaine injections, and all the other little weaknesses on which you have favoured me with your medical views.I come to find an enemy, I am in the midst of a very remarkable inquiry.

In 1869 Gustave Doré, the French illustrator of Perrault’s tales, with the journalist Jerrold Blanchard explored the city of London, London slums as well fashionable London. A book was published illustrated with engravings, like a photographic reporting.


Here is the opium den where Watson met Holmes disguised. On the left, there is a man with a crutch who is watching us. Perharps Sherlock Holmes ?...

samedi 19 mars 2016

Est-ce que Sherlock Holmes l'a lu ?...

Paris, 1866, sous le Second Empire, la veuve Lerouge est retrouvée assassinée dans sa chaumière, à Bougival, sur les bords de la Seine.

Le commissaire de police, Gévrol est chargé de l’affaire. Lecoq, son jeune assistant, suggère d’appeler le père Tabaret.



Le père Tabaret est un rentier, un personnage tiré de Balzac, dont le passe-temps est de mener des enquêtes. C’est un détective consultant.

Voici sa méthode déductive. Sherlock Holmes, dont les connaissances en littérature policière étaient immenses, la connaissait-il ?...



- Je tiens la chose, dit-il au juge d’instruction, complètement. C’est tiré au clair maintenant et simple comme bonjour.

Je commence, dit-il enfin d’un ton vaniteusement modeste. Le vol n’est pour rien dans le crime qui nous occupe.

Je le prouverai par l’évidence. Je dirai aussi mon humble avis sur le mobile de l’assassinat, mais plus tard. Donc, l’assassin est arrivé ici avant neuf heures et demie, c’est-à-dire avant la pluie. Pas plus que le commisssaire Gévrol je n’ai trouvé d’empreintes boueuses, mais sous la table, à l’endroit où se sont posés les pieds de l’assassin, j’ai relevé des traces de poussière. Nous voilà donc fixés quant à l’heure. La veuve Lerouge n’attendait nullement celui qui est venu. Elle avait commencé à se déshabiller et était en train de remonter son coucou lorsque cette personne a frappé.

- Voilà des détails ! fit le commissaire.

- Ils sont faciles à constater, reprit l’agent volontaire : examinez ce coucou, au-dessus du secrétaire. Il est de ceux qui marchent quatorze à quinze heures, pas davantage, je m’en suis assuré. Or, il est plus que probable, il est certain que la veuve le remontait le soir avant de se mettre au lit.

Comment donc se fait-il que ce coucou soit arrêté sur cinq heures ? C’est qu’elle y a touché. C’est qu’elle commençait à tirer la chaîne quand on a frappé. À l’appui de ce que j’avance, je montre cette chaise au-dessous du coucou, et sur l’étoffe de cette chaise la marque fort visible d’un pied. Puis, regardez le costume de la victime : le corsage de la robe est retiré. Pour ouvrir plus vite elle ne l’a pas remis, elle a bien vite croisé ce vieux châle sur ses épaules.

La veuve connaissait celui qui frappait. Son empressement à ouvrir le fait soupçonner, la suite le prouve. L’assassin a donc été admis sans difficultés. C’est un homme encore jeune, d’une taille un peu au-dessus de la moyenne, élégamment vêtu. Il portait, ce soir-là, un chapeau à haute forme, il avait un parapluie et fumait un trabucos avec un porte-cigare…

- Par exemple ! s’écria Gévrol, c’est trop fort !

- Trop fort, peut-être, riposta le père Tabaret, en tout cas c’est la vérité. Si vous n’êtes pas minutieux, vous, je n’y puis rien, mais je le suis, moi. Je cherche et je trouve. Ah ! c’est trop fort ! dites-vous. Eh bien ! daignez jeter un regard sur ces morceaux de plâtre humide. Ils vous représentent les talons des bottes de l’assassin dont j’ai trouvé le moule d’une netteté magnifique près du fossé où on a aperçu la clé. Sur ces feuilles de papier j’ai calqué l’empreinte entière du pied que je ne pouvais relever ; car elle se trouve sur du sable.

Regardez : talon haut, cambrure prononcée, semelle petite et étroite, chaussure d’élégant à pied soigné, bien évidemment. Cherchez-la, cette empreinte, tout le long du chemin, vous la rencontrerez deux fois encore. Puis vous la trouverez répétée cinq fois dans le jardin où personne n’a pénétré. Ce qui prouve, entre parenthèses, que l’assassin a frappé, non à la porte, mais au volet sous lequel passait un filet de lumière. À l’entrée du jardin, mon homme a sauté pour éviter un carré planté, la pointe du pied plus enfoncée l’annonce. Il a franchi sans peine près de deux mètres : donc il est leste, c’est-à-dire jeune.

Le père Tabaret parlait d’une petite voix claire et tranchante, et son œil allait de l’un à l’autre de ses auditeurs, guettant leurs impressions.

- Est-ce le chapeau qui vous étonne, monsieur Gévrol ? poursuivait le père Tabaret ; considérez le cercle parfait tracé sur le marbre du secrétaire, qui était un peu poussiéreux. Est-ce parce que j’ai fixé la taille que vous êtes surpris ? Prenez la peine d’examiner le dessus des armoires, et vous reconnaîtrez que l’assassin y a promené ses mains. Donc, il est bien plus grand que moi. Et ne dites pas qu’il est monté sur une chaise, car, en ce cas, il aurait vu et n’aurait point été obligé de toucher. Seriez-vous stupéfait du parapluie ? Cette motte de terre garde une empreinte admirable non-seulement du bout, mais encore de la rondelle de bois qui retient l’étoffe. Est-ce le cigare qui vous confond ? Voici le bout du trabucos que j’ai recueilli dans les cendres. L’extrémité est-elle mordillée, a-t-elle été mouillée par la salive ? Non. Donc celui qui fumait se servait d’un porte-cigare.

Maintenant, écoutez-moi bien. Voici donc le jeune homme introduit. Comment a-t-il expliqué sa présence à cette heure, je ne le sais. Ce qui est sûr, c’est qu’il a dit à la veuve Lerouge qu’il n’avait pas dîné. La brave femme a été ravie, et tout aussitôt s’est occupée de préparer un repas. Ce repas n’était point pour elle.

Dans l’armoire, j’ai retrouvé les débris de son dîner, elle avait mangé du poisson, l’autopsie le prouvera. Du reste, vous le voyez, il n’y a qu’un verre sur la table et un seul couteau. Mais quel est ce jeune homme ? Il est certain que la veuve le considérait comme bien au-dessus d’elle. Dans le placard est une nappe encore propre. S’en est-elle servie ? Non. Pour son hôte elle a sorti du linge blanc, et son plus beau. Elle lui destinait ce verre magnifique, un présent sans doute. Enfin il est clair qu’elle ne se servait pas ordinairement de ce couteau à manche d’ivoire.

Voilà donc le jeune homme assis. Il a commencé par boire un verre de vin tandis que la veuve mettait sa poêle sur le feu. Puis, le cœur lui manquant, il a demandé de l’eau-de-vie et en a bu la valeur de cinq petits verres. Après une lutte intérieure de dix minutes, il a fallu ce temps pour cuire le jambon et les œufs au point où ils le sont, le jeune homme s’est levé, s’est approché de la veuve alors accroupie et penchée en avant, et lui a donné deux coups dans le dos. Elle n’est pas morte instantanément. Elle s’est redressée à demi, se cramponnant aux mains de l’assassin. Lui, alors, s’étant reculé, l’a soulevée brusquement et l’a rejetée dans la position où vous la voyez.

Cette courte lutte est indiquée par la posture du cadavre. Accroupie et frappée dans le dos, c’est sur le dos qu’elle devait tomber. Le meurtrier s’est servi d’une arme aiguë et fine qui doit être, si je ne m’abuse, un bout de fleuret démoucheté et aiguisé. En essuyant son arme au jupon de la victime il nous a laissé cette indication. Il n’a pas d’ailleurs été marqué dans la lutte. La victime s’est bien cramponnée à ses mains, mais comme il n’avait pas quitté ses gants gris…

- Mais c’est du roman ! exclama Gévrol.

- Avez-vous visité les ongles de la veuve Lerouge, M. le chef de la sûreté ? Non. Eh bien ! allez les inspecter, vous me direz si je me trompe. Donc, voici la femme morte. Que veut l’assassin ? De l’argent, des valeurs ? Non, non, cent fois non ! Ce qu’il veut, ce qu’il cherche, ce qu’il lui faut, ce sont des papiers qu’il sait en la possession de la victime. Pour les avoir il bouleverse tout, il renverse les armoires, déplie le linge, défonce le secrétaire dont il n’a pas la clé, et vide la paillasse.

Enfin il les trouve. Et savez-vous ce qu’il en fait, de ces papiers ? il les brûle, non dans la cheminée, mais dans le petit poêle de la première pièce. Son but est rempli désormais. Que va-t-il faire ? Fuir en emportant tout ce qu’il trouve de précieux pour dérouter les recherches et indiquer un vol. Ayant fait main-basse sur tout, il l’enveloppe dans la serviette dont il devait se servir pour dîner et, soufflant la bougie, il s’enfuit, ferme la porte en dehors et jette la clé dans un fossé… Et voilà.


 
L'affaire Lerouge d'Émile Gaboriau, Project Gutenberg.

Did Sherlock Holmes read it ?

Paris, on 1866, during French Second Empire, the widow Lerouge is found murdered in her cottage, in Bougival, on the banks of the Seine.

Police captain, Gévrol is in charge of the case. Lecoq, his young assistant, suggests to call old Tabaret.

Old Tabaret is an annuitant, a character from Balzac’s novels, whose hobby is to lead investigations. He is a consulting detective.

Here is his deductive method. Sherlock Holmes, whose sensational literature knowledge was immense, did he know it ?...


- I have solved the riddle ! said old Tabaret. It is all clear now, and as plain as noon-day.

- In the first place, said he, at last, in a tone of affected modesty, robbery has had nothing to do with the crime that occupies our attention.

I shall prove it by the evidence. By-and-by I shall offer my humble opinion as to the real motive. In the second place, the assassin arrived here before half-past nine ; that is to say, before the rain fell. No more than the police captain M. Gevrol have I been able to discover traces of muddy footsteps ; but under the table, on the spot where his feet rested, I find dust. We are thus assured of the hour.

The widow did not in the least expect her visitor. She had commenced undressing, and was winding up her cuckoo clock when he knocked.

- These are absolute details ! cried the police captain.

- But easily established, replied the amateur. You see this cucko clock above the secretary ; it is one of those which run fourteen or fifteen hours at most, for I have examined it. Now it is more than probable, it is certain, that the widow wound it up every evening before going to bed. How, then, is it that the clock has stopped at five ? Because she must have touched it. As she was drawing the chain, the assassin knocked. In proof, I show this chair standing under the clock, and on the seat a very plain foot-mark. Now look at the dress of the victim ; the body of it is off. In order to open the door more quickly, she did not wait to put it on again, but hastily threw this old shawl over her shoulders.

The widow knew the person who knocked. Her haste to open the door gives rise to this conjecture ; what follows proves it. The assassin then gained admission without difficulty. He is a young man, a little above the middle height, elegantly dressed. He wore on that evening a high hat. He carried an umbrella, and smoked a trabucos cigar in a holder.

- Ridiculous ! cried Gevrol. This is too much.

- Too much, perhaps, retorted old Tabaret. At all events, it is the truth. If you are not minute in your investigations, I cannot help it ; anyhow, I am, I search, and I find. Too much, say you ? Well deign to glance at these lumps of damp plaster. They represent the heels of the boots worn by the assassin, of which I found a most perfect impression near the ditch, where the key was picked up. On these sheets of paper, I have marked in outline the imprint of the foot which I cannot take up, because it is on some sand. Look ! heel high, instep pronounced, sole small and narrow,--an elegant boot, belonging to a foot well cared for evidently. Look for this impression all along the path; and you will find it again twice. Then you will find it five times repeated in the garden where no one else had been ; and these footprints prove, by the way, that the stranger knocked not at the door, but at the window-shutter, beneath which shone a gleam of light. At the entrance to the garden, the man leapt to avoid a flower bed ! the point of the foot, more deeply imprinted than usual, shows it. He leapt more than two yards with ease, proving that he is active, and therefore young.

Old Tabaret spoke in a low voice, clear and penetrating : and his eye glanced from one to the other of his auditors, watching the impression he was making.

- Does the hat astonish you, M. Gevrol ? he pursued. Just look at the circle traced in the dust on the marble top of the secretary. Is it because I have mentioned his height that you are surprised ? Take the trouble to examine the tops of the wardrobes and you will see that theassassin passed his hands across them. Therefore he is taller than I am.

Do not say that he got on a chair, for in that case, he would have seen and would not have been obliged to feel. Are you astonished about the umbrella ? This lump of earth shows an admirable impression not only of the end of the stick, but even of the little round piece of wood which is always placed at the end of the silk. Perhaps you cannot get over the statement that he smoked a cigar ? Here is the end of a trabucos that I found amongst the ashes. Has the end been bitten ? No. Has it been moistened with saliva ? No. Then he who smoked it used a cigar-holder.

Now, follow me closely. We have traced the young man into the house. How he explained his presence at this hour, I do not know ; this much is certain, he told the widow he had not dined. The worthy woman was delighted to hear it, and at once set to work to prepare a meal. This meal was not for herself ; for in the cupboard I have found the remains of her own dinner. She had dined off fish ; the autopsy will confirm the truth of this statement. Besides you can see yourselves, there is but one glass on the table, and one knife. But who is this young man ? Evidently the widow looked upon him as a man of superior rank to her own ; for in the cupboard is a table-cloth still very clean. Did she use it ? No. For her guest she brought out a clean linen one, her very best. It is for him this magnificent glass, a present, no doubt, and it is evident she did not often use this knife with the ivory handle.

Now, then we have got the young man seated. He began by drinking a glass of wine, while the widow was putting her pan on the fire. Then, his heart failing him, he asked for brandy, and swallowed about five small glassfuls. After an internal struggle of ten minutes (the time it must have taken to cook the ham and eggs as much as they are), the young man arose and approached the widow, who was squatting down and leaning forward over her cooking. He stabbed her twice on the back ; but she was not killed instantly. She half arose seizing the assassin by the hands ; while he drew back, lifting her suddenly, and then hurling her down inthe position in which you see her. This short struggle is indicated by the posture of the body; for, squatting down and being struck in the back, it is naturally on her back that she ought to have fallen. The murderer used a sharp narrow weapon, which was, unless I am deceived, the end of a foil, sharpened, and with the button broken off. By wiping the weapon upon his victim's skirt, the assassin leaves us this indication. He was not, however, hurt in the struggle. The victim must have clung with a death-grip to his hands; but, as he had not taken off his lavender kid gloves…

- Gloves ! Why this is romance, exclaimed Gevrol.

- Have you examined the dead woman's finger-nails, M. Gevrol ? No. Well, do so, and then tell me whether I am mistaken. The woman, now dead, we come to the object of her assassination. What did this well-dressed young gentleman want ? Money ? Valuables ? No ! no ! a hundred times no ! What he wanted, what he sought, and what he found, were papers, documents, letters, which he knew to be in the possession of the victim. To find them, he overturned everything, upset the cupboards, unfolded the linen, broke open the secretary, of which he could not find the key, and even emptied the mattress of the bed. At last he found these documents. And then do you know what he did with them ? Why, burned them, of course ; not in the fire-place, but in the little stove in the front room. His end accomplished, what does he do next ? He flies, carrying with him all that he finds valuable, to baffle detection, by suggesting a robbery. He wrapped everything he found worth taking in the napkin which was to have served him at dinner, and blowing out the candle, he fled, locking the door on the outside, and throwing the key into a ditch. And that is all.


The Lerouge case (or Widow Lerouge) by Émile Gaboriau, Project Gutenberg.

samedi 12 mars 2016

The missing link, old Tabaret, an ancestor of Sherlock Holmes

 « Gaboriau had rather attracted me by the neat dovetailing of his plots, and Poe's masterful detective, M. Dupin, had from boyhood been one of my heroes. »

Conan Doyle so reveals us, in his autobiography, both Sherlock Holmes’s literary ancestors.

Edgar Poe is famous and all his readers read The Murders in the Rue Morgue, and The Purloined Letter, where intervenes splendidly the knight Dupin.

Less known is the French writer Émile Gaboriau with his inspector Lecoq of the Police of Paris, in The Lerouge case, published in 1866 and considered as the first detective novel.

Sherlock Holmes was ungrateful. He considered Dupin as «a very inferior fellow », and treated Lecoq « a miserable bungler ». Watson, in these comments, had judged Holmes very conceited.

Yet it misses a third ancestor whom Conan Doyle, as Sherlock Holmes, forget to mention : old Tabaret, nicknamed Tirauclair.

Who is old Tabaret ?

Old Tabaret is the mentor of inspector Lecoq, the one who taught to him to lead a thorough investigation by the deductive method.

He appears for the first time in the case of the murder of the widow Lerouge where he discovered the murderer.
It is quite amazing that neither Doyle, nor Holmes does mention old Tabaret, while both knew Lecoq.

More amazing …

By the features of old Tabaret, here is what we discover in Émile Gaboriau’s novels :

Old Tabaret is a consultant detective who collaborates with the police, represented by police chief Gévrol, rather obtuse character and specialist in false leads.

Does not it remind us Sherlock Homes and inspector Lestrade?...

What old Tabaret is looking for ?

“He wants to lift the most impervious veils, to see through every plot, to divine what is kept hidden, to know exactly the value of a man, the price of a conscience.”

Is not it the same motivation of Holmes, who should enjoy to remove the roofs of London to peep in the strange coincidences and the wonderfull chains of events ?...

Could we learn more about this curious investigator and his possible similarities with Sherlock ?

Old Tabaret read all the memories of the famous policemen of his time as well as the reports and the famous trials.
Just like Sherlock whose knowledge in sensational literature was immense.

He uses all the information available to him, in particular the general biographies of famous men of the century.
Sherlock's library was constituted by the same books.

He solved cases one does not knew, as that of the banker’s wife who had stolen herself. Exactly as Sherlock Holmes's untold stories.

He complains about the century misfortunes :

« The misfortune is, that the art is becoming lost. Great crimes are now so rare. The race of strong fearless criminals has given place to the mob of vulgar pick-pockets. The few rascals who are heard of occasionally are as cowardly as foolish. They sign their names to their misdeeds, and even leave their cards lying about. There is no merit in catching them. Their crime found out, you have only to go and arrest them. »

As well Sherlock who said to Watson :

« There are no crimes and no criminals in these days. There is no crime to detect, or, at most, some bungling villainy with a motive so transparent that even a Scotland Yard official can see through it. »

How works old Tabaret ?

He has a principle : « always distrust appearances ; believe precisely the contrary of what appears true, or even probable. »

Recall Sherlock Holmes : « When you have eliminated the impossible, whatever remains, however improbable, must be the truth. »

Old Tabaret pratice a method of analysis and induction, and claims : « with the help of one single fact, to be able to reconstruct all the details of an assassination, as a savant pictures an antediluvian animal from a single bone ».

Holmes give us the name of this savant :

« As Cuvier could correctly describe a whole animal by the contemplation of a single bone, so the observer who has thoroughly understood one link in a series of incidents should be able to accurately state all the other ones, both before and after. »

Finally, this consulting detetive has a unique way of presenting his deductions :

« I have solved the riddle. It is all clear now, and as plain as noon-day. He is a young man, a little above the middle height, elegantly dressed. He wore on that evening a high hat. He carried an umbrella, and smoked a trabucos cigar in a holder. »


In front of such clues the doubt is no longer allowed. Conan Doyle reading Émile Gaboriau's novels was inspired by old Tabaret. Sherlock Holmes, whose mother was French, so inherited some literary French genes.

Moreover Conan Doyle, whose mother’s family was of Norman origin, maybe hints at old Tabaret in his autobiography :

« What should I call the fellow ? One rebelled against the elementary art which gives some inkling of character in the name, and creates Mr. Sharps or Mr. Ferrets. First it was Sherringford Holmes ; then it was Sherlock Holmes. »

Yet old Tabaret has a nickname : Tirauclair.

« Tire au clair », « clear up » is a meaning French expression, which gives some inliking of character in the name.

Could this be a Conan Doyle’s statement ?

(reverso - google traduction)

Le chaînon manquant, le père Tabaret, un ancêtre de Sherlock Holmes

« Gaboriau m'attirait par la construction impeccable de ses intrigues, et Dupin, le maître détective d'Edgar Poe, était depuis mon enfance un de mes héros favoris. »

Conan Doyle nous révèle ainsi, dans son autobiographie, les deux ancêtres littéraires de Sherlock Holmes.

Edgar Poe est célèbre et tous ses lecteurs ont lu Double assassinat dans la rue Morgue, et La Lettre volée, où intervient brillamment le chevalier Dupin.

Moins connu est l’écrivain français Émile Gaboriau avec son inspecteur Lecoq de la Sûreté de Paris, dans L’affaire Lerouge, éditée en 1866 et considérée comme le premier roman policier.

Sherlock Holmes, lui, était peu reconnaissant. Il considérait Dupin comme un collègue « très inférieur « et traitait Lecoq de « misérable bousilleur ». Watson, à ces commentaires, avait jugé Holmes complètement imbu de lui-même.

Il manque pourtant un troisième ancêtre que Conan Doyle, comme Sherlock Holmes, oublient de mentionner : le père Tabaret, surnommé Tirauclair.

Qui est le père Tabaret ?

Le père Tabaret est le mentor de l’inspecteur Lecoq, celui qui lui a appris à mener une enquête rigoureuse par la méthode déductive.

Il apparaît pour la première fois dans l’affaire de l’assassinat de la veuve Lerouge où il découvrit le meurtrier.
Il est étonnant que ni Doyle, ni Holmes, ne mentionnent le père Tabaret alors que tous deux connaissaient Lecoq.

Plus étonnant, en faisant le portrait du père Tabaret, voici ce que nous découvrons dans les romans d’Émile Gaboriau :

Le père Tabaret est un détective consultant qui collabore avec la police, représentée par le commisaire Gévrol, personnage assez obtus, spécialiste des fausses pistes.

Cela ne nous rappelle-t-il pas un certain Sherlock Holmes et l’inspecteur Lestrade ?...

Que cherche le père Tabaret ?

Il cherche à « soulever les voiles les plus épais, à étudier l’envers de toutes les trames, à deviner ce qu’on ne lui avoue pas, savoir au juste la valeur des hommes, le prix des consciences. »

N’est-ce pas là la préoccupation majeure d’Holmes, sa motivation profonde, lui qui aurait aimer soulever les toits de Londres pour découvrir les étranges coïncidences, la merveilleuse chaîne des événements ?...

Pourrions-nous en apprendre plus sur ce curieux enquêteur et ses ressemblances éventuelles avec Sherlock ?

Le père Tabaret a lu tous les mémoires des policiers célèbres de son temps ainsi que les rapports et les procès fameux.

Tout comme Sherlock dont la connaissance en littérature policière était immense.

Le père Tabaret utilise toutes les informations à sa disposition, notamment les biographies générales des hommes célèbres du siècle. La bibliothèque de Sherlock était constituée des mêmes livres.

Il a résolu des affaires dont on ignore tout, comme celle de la femme du banquier qui s’était volée elle-même. Exactement comme les affaires inédites de Sherlock Holmes.

Il se plaint des malheurs du siècle :

« Le malheur est que l’art se perd et se rapetisse. Les beaux crimes deviennent rares. La race forte des scélérats sans peur a fait place à la tourbe de nos filous vulgaires. Les quelques coquins qui font parler d’eux de loin en loin sont aussi bêtes que lâches. Ils signent leur crime et ont soin de laisser traîner leur carte de visite. Il n’y a nul mérite à les pincer. Le coup constaté, on n’a qu’à aller les arrêter tout droit. »

Tout autant que Sherlock qui déclare à Watson :

« Il n’y a plus de crimes ni de criminels de nos jours. Aucun crime à résoudre, tout au plus quelque affaire crapuleuse, avec un mobile si évident que même un inspecteur de Scotland Yard ne pourrait ne pas le voir. »

Comment travaille le père Tabaret ?

Il a un principe : « se défier des apparences, croire précisément le contraire de ce qui paraîtra vrai ou seulement vraisemblable. »

Rappelons nous Sherlock Holmes : « Quand vous avez éliminé l’impossible, ce qu’il reste, tout aussi improbable soit-il, doit être la vérité. »

Le père Tabaret pratique une méthode d’analyse et d’induction, et « prétend avec un seul fait reconstruire toutes les scènes d’un assassinat, comme le savant qui sur un os rebâtissait les animaux perdus. »

Holmes nous donne le nom de ce savant :

« Comme Cuvier pouvait décrire l’animal entier par l’observation d’un seul de ses os, ainsi l’observateur, qui a découvert le lien marquant dans une série d’incidents, est à même de remonter toute la chaîne de l’événement, avant et après. »

Enfin, ce détective consultant a une manière unique de présenter ses déductions :

« Je tiens la chose. C’est tiré au clair maintenant et simple comme bonjour. L’assassin est arrivé ici avant neuf heures et demie, c’est-à-dire avant la pluie. C’est un homme encore jeune, d’une taille au peu au-dessus de la moyenne, élégamment vêtu. Il portait, ce soir-là un chapeau à haut de forme, il avait un parapluie et fumait un trabucos avec un porte-cigare. »


Devant de tels indices le doute n’est plus permis. Conan Doyle, en lisant les romans d’Émile Gaboriau, s’est inspiré du père Tabaret. Sherlock Holmes, dont la mère était française, a ainsi hérité de quelques gènes français littéraires.

D’ailleurs Conan Doyle, dont la famille maternelle était d’origine normande, fait peut-être une allusion au père Tabaret dans son autobiographie :

« Comment allais-je appeler mon personnage ? Je trouvais bien trop facile de le dépeindre par un nom imagé, comme M. Laffuté ou M. Furet. Ce fut d’abord Sherringford Holmes ; puis Sherlock Holmes. »

Or le père Tabaret a un surnom : Tirauclair. Un nom imagé pour dépeindre ce personnage.

Serait-ce là un aveu de Conan Doyle ?